Le Chicos des frères Murray, un véritable scandale !!

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La vie d’un critique gastronomique n’est pas toujours enviable. J’ai en effet cette semaine eu la chance (sic) de tester pour vous une nouvelle adresse au charme tape-à-l’œil et à la cuisine… à la limite du grand banditisme.

« Des chefs itinérants », voilà comment se définissent les frères Murray. Cette fratrie a écumé les mers de GrandLine pendant des années, proposant leurs services dans divers restaurants afin, selon eux, de « parfaire leur art culinaire ». Après un court passage dans une base de la Marine (où ils affirment avoir « pratiquement tout appris » à la chef Jessica), ils décident finalement de prendre leur envol professionnel en ouvrant ensemble, sur l’île de Gordon (GL), leur première enseigne : Le Chicos.

Le concept de ce restaurant est parfaitement assumé : tous les plats sont hors de prix (beaucoup avoisinent le millier de berrys) et se composent quasi exclusivement d’ingrédients nobles, unique façon selon eux de « mettre en relief toute l’étendue de leur talent ». À ce prix-là, on attend de l’exceptionnel à tous les étages. Et, franchement, on n’est pas déçu du voyage.

Rarement, dans notre longue carrière, descente aux enfers n’aura été plus mémorable. De la tarte sucrée aux navets (même si les deux frangins nous soutiendront jusqu’au bout qu’il s’agissait bien de pommes…) en passant par les truffes bouillies ou encore le fromage vinaigré ‘affiné 3 semaines’, il n’y absolument rien à sauver. Les patates sont mal épluchées, les poissons ne sont mêmes pas vidés, et les associations de goûts sont pour le moins troublantes. À cet égard, on ne saurait trop recommander aux aventureux la spécialité des chefs, de la Saint-Jacques de South Blue aux endives crues et chocolat blanc… le menu décrit ce plat comme un « entremets ».

Et en effet, on se demande si ce mélange sera meilleur après l’entrée – une soupe de homard à la cannelle qu’on aurait aimé déguster sans les carcasses… – ou le plat principal, qui aura laissé un souvenir impérissable à votre serviteur. Ce tartare de porc des mers accompagné de sa purée de gousses d’ail aux algues mérite, selon nous, un avis de recherche officiel de la part de la Marine : on est proche de l’acte de piraterie caractérisé.

Le pénible moment que nous avons passé dans cet établissement aura bien sûr atteint son point d’orgue lorsque vint le moment de l’addition : 53,000, rien de moins. Et le tout exigé sans même le sourire du patron.

Bref, il en va de mon devoir de critique gastronomique de vous avertir : n’allez jamais, je dis bien JAMAIS, dans l’établissement des Frères Murray. Sauf, évidemment, si vous aimez les expériences masochistes.

Fils de chef cuisinier, Gaudry Payany débute comme photographe pour finalement découvrir la cuisine à l'âge de vingt-deux ans.
Il décide vite de faire de cette passion son métier et d'apporter un regard neuf au monde culinaire. Voyageur insatiable, il parcours les Quatre Océans en quête de nouvelles émotions gustatives, en abordant l'aspect ludique et accessible. C'est le critique gastronomique Lepiaf qui lui met le pied à l'étrier en lui proposant d'écrire pour la prestigieuse revue Myam. Cette collaboration dure 12 années.
Gaudry Payany rejoint la rédaction du GrandLine Times en 1520.