Des sucreries soutenant la cause des Hommes-Poissons ?

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La polémique enfle autour de ce que certains nomment déjà le « scandale des bonbons pirates ». Ce qui a commencé comme une simple rumeur prend jour après jour de l’ampleur à mesure que de nouveaux cas émergent. Notre service Investigation est en mesure de confirmer aujourd’hui qu’un nombre encore indéterminé de distributeurs alimentaires ont massivement importé tout un ensemble de confiseries industrielles fabriquées sur l’île des Hommes-Poissons.

Le 8 octobre dernier, la célèbre chaîne de magasins Fuzz retirait brusquement tout un ensemble de bonbons et de pâtisseries de la vente dans quinze de ses enseignes sur GrandLine et le Nouveau Monde, à la suite de plaintes répétées de nombreux clients. En cause, la révélation de la provenance tritonne de certains produits de confiserie, sans que cela ne soit nécessairement indiqué. « Même si ces opérations commerciales n’ont absolument rien d’illégal, nous comprenons la réaction d’une partie importante de notre clientèle » reconnaît Harry Beaux, directeur des achats du groupe Fuzz, « Puisque la qualité des produits n’est nullement remise en cause, nous nous engageons dès à présent à changer l’ensemble de nos emballages afin d’étiqueter de façon claire tout produit fabriqué et importé depuis l’île des Hommes-Poissons ».

Pas sûr cependant qu’un simple affichage suffise, tant le cas des Hommes-Poissons déchaîne les passions. Repaire notoire d’une très grande population pirate, le controversé royaume Ryugu, lieu d’habitation privilégié de la race des Hommes-Poissons, n’a pas exactement bonne presse. Nombreux sont ainsi ceux qui voient dans ce commerce, pourtant licite – le royaume est reconnu par le Gouvernement Mondial – une source de financement de la piraterie locale et, de fait, une façon de soutenir, indirectement, la cause des Hommes-Poissons.

Avant-hier, sur l’archipel des Sabaody, trois membres du Clan Kuclos (ce groupe d’activistes revendiquant la « défense des droits Humains sur les poissons ») accompagnés d’une vingtaine d’autres personnes se sont rendus dans différents stands de confiseries du Sabaody Park afin d’en bloquer l’accès. Plusieurs d’entre eux ont agité des affiches « Boycottez les poissons ! ». Au même moment, un second groupe s’est présenté à la boutique Antonio’s Graman afin de détruire, devant des clients médusés, tout un stock de sucreries supposément fabriqués par des Hommes-Poissons. Le gérant de l’établissement, Antonio, a tenté de calmer les esprits mais s’est retrouvé violemment pris à parti. L’intervention rapide des forces de la Marine aura permis de mettre fin à ces incidents.

Si ce type de réactions reste exceptionnel, le malaise chez les consommateurs est lui bien réel, à tel point que de très nombreux commerçants ont cru bon d’indiquer désormais sur leurs boutiques l’origine ‘non-tritonne’ de leurs marchandises. Selon nos sources, la société tritonne John’s Candies serait la principale source d’exportation de ces produits confectionnés sur l’île sous-marine, même si cette dénomination n’apparaît que rarement sur les emballages.

Contacté via escargphone, le Ministère du Commerce Mondial a déclaré ne pas souhaiter alimenter la polémique. « Nous ne sommes pas ici devant un scandale sanitaire, et aucune infraction commerciale n’est à déplorer. Le consommateur est libre d’acheter ou non ces produits » a-t-on fait savoir officiellement. Une réponse qui n’est évidemment pas du goût de Bedforest, leader du Clan Kuclos pour qui « ce combat, qui vise à informer les consommateurs sur la provenance de nombreuses sucreries confectionnées au royaume des poissons-pirates, concerne en réalité tous les êtres humains ! C’est un véritable trafic visant à soutenir l’économie d’un territoire qui n’aurait jamais dû avoir sa place au sein de l’Alliance Mondiale ! ».

Le CRR, le Comité de Rapprochement entre les Races, s’inquiète toutefois de ces prises de positions qui vont « bien au-delà de l’appel au boycott » selon Luther, représentant Triton au sein du CRR. « Aucun reproche n’a été fait à ces produits, hormis leur provenance. Ceci montre en réalité qu’une minorité d’humains fanatisés tente à nouveau de dénier au Royaume Ryugu la capacité de s’intégrer économiquement au sein de l’Alliance Mondiale. Nous souhaitons que cette affaire soit débattue en public lors de la grande Rêverie à venir ».

Une position qui aura sans doute du mal à être acceptée auprès des populations humaines de GrandLine et du Nouveau Monde. L’absence répétée de condamnation unilatérale de la piraterie par le royaume Ruygu et son monarque, le roi Neptune, va difficilement aider à la réconciliation entre les peuples.

Originaire de South Blue, Carol Frip obtient un doctorat en sciences politiques à l'age de 20 ans. Elle se voit décerner le prix Goucon en 1520 pour son livre Le dessous des Révolutionnaires, écrit après un séjour clandestin à Saint Reia pour rencontrer rebelles, soldats, et civils en se fondant dans la population locale.
Ces cinq dernières années, elle a passé son temps à arpenter, en toute indépendance, ces pays en guerre où l'on ne donne pas la parole aux populations sur place.
Après avoir été correspondante à Alubarna pour le Sandy Post, elle rejoint le GrandLine Times en avril 1521.