Depuis environ 3 semaines, une recrudescence de raids pirates est à déplorer, à la fois sur les Quatre Océans et sur GrandLine. Les Autorités admettent à demi-mot ce que beaucoup pourtant avaient déjà pointé du doigt : la désaffection d’un très grand nombre de bases de la Marine pour cause de Rêverie incite de nombreux criminels à profiter de la situation.
En début de semaine, le petit village de Santo Denisot, sur l’île Basili (GL), a été attaqué par l’équipage des Pirates aux turbans. Après avoir effrayé la population et effectué un pillage en règle, le capitaine Reis Oruç, à la prime de 66,000,000, est parvenu à prendre la fuite et vogue toujours librement sur les flots. Avant-hier encore, c’est l’équipage des pirates d’El Drago qui est passé à l’attaque sur la ville de Robelle, royaume des Cerisiers (GL). Si plusieurs habitations ont été détruites, l’armée locale des Lapins Géants a réussi à repousser les assauts pirates. Hier, cinq nouvelles incursions ont été reportées sur des petites îles de North et West Blue. En tout, ce ne sont pas moins de quinze raids pirates qui sont à déplorer avec, à chaque fois, des branches locales de la Marine fonctionnant en effectif réduit.
Et pour cause : la sécurité renforcée de la grande Rêverie qui s’ouvre demain a provoqué une désaffection généralisée des principales bases de la Marine, non seulement sur GrandLine, mais d’abord et avant tout sur les Quatre Océans. Tandis que l’immense majorité des hauts-gradés prenaient progressivement le chemin de Marie Joie, les meilleurs officiers en poste aux quatre coins des mers remplissaient quant à eux les bases les plus importantes de GrandLine. De fait, si un mouvement pirate d’envergure devait aujourd’hui avoir lieux sur l’un des Quatre Océans, personne ne serait en mesure de l’enrayer.
« La situation est difficile, nous ne le nions pas » nous a confié par escargophone le vice-amiral Tokikake, chargé des relations presse au sein de la Marine. « Il nous est mathématiquement impossible de tout gérer. Nous faisons de notre mieux pour garder une couverture aussi étendue que possible, même si nos forces s’épuisent. Toutefois, notre priorité absolue reste la sécurité de la Rêverie et des principaux leaders mondiaux ». Des propos pour le moins malvenus, à l’heure où une part grandissante de l’opinion publique estime qu’il est plus que jamais du devoir du Gouvernement Mondial et de la Marine d’assurer la sécurité des populations.
Le courrier de nos lecteurs sur le sujet en témoigne : le Gouvernement Mondial serait bien avisé de réfléchir à deux fois à sa politique. S’il est logique, en ces temps troublés et dangereux, d’assurer la sécurité de ce crucial Conseil des Rois, donner à ce point à une partie de la population le sentiment d’être des citoyens de seconde zone ne pourra à terme mener qu’à un mécontentement croissant qui pourrait, selon certains experts, faire le jeu de la propagande révolutionnaire.